Sport & santé
Cheffe de projet du réseau Sport Santé en Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Lise Thiollet nous explique la mise en œuvre du parcours, l’intérêt d’eTICSS, plateforme de coordination régionale de Bourgogne Franche-Comté, qui l’utilise et quels sont les atouts.
1/ Comment s’est inscrit le parcours Sport & Santé dans le programme National ?
M-L. T : Le sport sur ordonnance est une priorité nationale des Ministères de la Santé et du Sport. Avec l’accélération de la modernisation du système de santé en 2016, un décret fait rentrer le sport sur prescription médicale au niveau territorial. La région BFC s’efforçait depuis longtemps de faciliter l’accès à l’activité physique et sportive à des fins de santé, en menant, entre autres, des actions de promotion. Le réseau Sport Santé (RSS) a été créé en 2007 pour offrir aux personnes éloignées de la pratique sportive la possibilité de reprendre une activité physique adaptée à leur état de santé. Le réseau accueille les personnes, les oriente et les accompagne pendant leur parcours. Notamment dans le cadre du PASS (Parcours d’Accompagnement Sportif pour la Santé) mis en œuvre en 2011. Le dispositif régional de sport sur ordonnance est destiné à assurer une prise en charge pouvant aller jusqu’à 4 ans.
Afin d’entrer dans le cadre du décret, le RSS avait besoin d’un outil pour transmettre de façon sécurisée comptes-rendus et bilans aux prescripteurs. C’est donc vers l’ARS que le RSS s’est tourné afin d’obtenir une solution adaptée à leurs besoins. En 2020, le parcours Sport & Santé est intégré à l’outil eTICSS pour appuyer la coordination des prises en charge de patients dans le cadre des parcours de santé 👉 Retrouvez le détail de l’Offre de Service ici
https://www.projet-eticss.fr/eticss/02/ Qui sont les utilisateurs du parcours Sport & Santé ?
M-L. T : Il y a 3 principaux types d’utilisateurs qui ont recours à l’outil.
Le RSS a son espace propre pour créer les dossiers dans eTICSS et renseigner l’équipe de prise en charge.
Le prescripteur est le médecin traitant qui signe la prescription et le certificat médical. Au départ, les prescriptions concernaient les patients souffrants d’affections de longue durée mais le parcours inclus désormais plus de pathologies.
Les praticiens du sport : masseur-kinésithérapeute, éducateurs sportif et enseignants APA (Activité Physique Adaptée) offrent un degré de prise en charge différent en fonction de leur statut. Cette graduation permet de couvrir des patients aux limitations fonctionnelles différentes : éducateurs sportif : limitations légères, enseignants APA : modérée, kinésithérapeute : sévère.
Sport & Santé interagit aussi avec d’autres parcours et structures comme les DAC (Dispositifs d’Appui à la Coordination) sur d’autres pathologies car il est intégré dans leur offre de soin. Utilisateurs du même outil, les échanges sont facilités et les interactions multipliées pour permettre un accompagnement plus efficace. Un DAC peut identifier une personne en perte d’autonomie et pourra bénéficier de la pertinence des informations transmises par le RSS sur le dossier eTICSS du patient.
03 / Quels sont les enjeux et les objectifs du parcours ? Comment la plateforme eTICSS intervient-elle dans le projet ?
M-L. T : Le milieu médical est assez éloigné de celui du sport. L’objectif est de faire le lien et créer une passerelle entre le prescripteur et les praticiens du sport afin d’améliorer la coordination de la prise en charge et du suivi des patients. eTICSS nous a permis de rentrer parfaitement dans le cadre du décret du dispositif PASS.
La plateforme vient en appui pour fluidifier la transmission d’informations, de comptes rendus à l’équipe de prise en charge de façon sécurisée dans le respect des règles RGPD.
On décloisonne les acteurs et améliore la cohérence des possibilités thérapeutiques.
Le suivi de prise en charge est complet. Suivant les éléments renseignés, des courbes et graphiques sont générés permettant de suivre l’évolution du patient, de ses tests de condition physique. Cela nous donne la possibilité de mettre en valeur le parcours et les suites favorables aux patients auprès de nos financeurs et de remonter ces informations au niveau national. Enfin, l’utilisation de Globule donne accès aux dossiers à distance en toute sécurité et permet d’échanger facilement et rapidement sur le cas d’un patient.
04 / Quels sont les points forts, les atouts, les bénéfices ?
M-L. T : La plateforme permet d’avoir un outil qui organise et structure l’ensemble des professionnels de santé du territoire. L’accès à l’offre de soin est facilité, les professionnels de santé sont informés des différentes possibilités à proposer à leurs patients. Ils peuvent ainsi les guider. Cela favorise aussi la continuité puisque les prescripteurs accèdent aux données du RSS via eTICSS. Ils peuvent prendre connaissance des activités mises en place par les praticiens, leurs évaluations et progressions pour mieux suivre leurs patients.
Côté praticiens, ils ont leur propre espace pour rentrer des bilans de condition physique et suivre l’évolution du patient sur sa force, sa souplesse ou son endurance par exemple.
Les acteurs gagnent en temps, en efficacité et apprécient d’utiliser un outil commun qui facilite le passage d’informations.
Pour les patients, plus la prise en charge se fait rapidement plus les bénéfices sont importants. Ils ne sont plus sollicités pour transmettre leurs informations aux différents acteurs de leur prise en charge. Grâce à un meilleur encadrement, ils se voient proposer une offre de soin plus complète.
On compte, à l’heure actuelle, 1440 inclusions et espérons voir ce chiffre augmenter chaque année !
05 / Quelles sont les prochaines évolutions ?
M-L. T : Nous souhaitons que le patient soit encore plus acteur de son parcours dans eTICSS. Nous réfléchissons à un système applicatif pour qu’il ait accès à ses évaluations (NDLR : cela rentre dans l’axe 1 de la Feuille de Route du Numérique en Santé). Il pourrait compléter et alimenter son dossier via des questionnaires pour s’auto-évaluer.
Nous voulons aussi simplifier les démarches administratives pour inclure un patient dans le parcours. Actuellement, cela se fait encore par papier et voie postale. On pourra ainsi sécuriser encore plus les échanges de documents, améliorer le temps soignant auprès des patients et optimiser la dépense publique de santé.