07 juillet 2023

VIGILANS : Les usages démarrent en BFC sur la plateforme de eParcours !

Déjà en activité sur 3 sites de Bourgogne Franche-Comté (CHU Dijon, CHS de St Ylie, CHS de Sevrey), les équipes ont démarré les usages sur leur nouveau logiciel commun régional, l’outil numérique métier de suivi des patients eTICSS. La plateforme de coordination régionale de BFC appuie les professionnels dans leurs démarches de travail en équipe pluridisciplinaire pour prendre en charge les patients sur leur territoire. Outil sécurisé, il facilite la coordination et l’articulation des professionnels qui gèrent des cas complexes et nécessitent des échanges et partages d’informations fiables.

Dans le cadre du dispositif national VigilanS, le eparcours afférent, désormais opérationnel, propose un outil de planification qui permet d’améliorer le suivi et la prise en charge des patients.

En France métropolitaine, les tentatives de suicide entrainent près de 100 000 hospitalisations et environ 200 000 passages aux urgences par an, soit environ 20 tentatives de suicide pour un décès. 75% des récidives ont lieu dans les 6 mois suivant une tentative. Le dispositif VigilanS, créé en 2015 dans les Hauts-de-France a pour objectif général de contribuer à faire baisser le nombre de suicides et le nombre de récidives de tentative de suicide. Il consiste en un système de recontact et d’alerte en organisant autour de la personne ayant fait une tentative de suicide un réseau de professionnels de santé qui garderont le contact avec elle. La mise en place d’une veille de 6 mois renouvelable, à des intervalles précis, permet de prendre des nouvelles des patients et évaluer leur « moral » afin de déceler d’éventuels signe de risque de récidive et pouvoir les accompagner vers des soins si nécessaire.

Les cellules VigilanS, majoritairement intégrées dans les centres hospitaliers spécialisés, sont tenues par des médecins, psychologues ou infirmier(e)s pour la plupart nommés Vigilanseurs. Après une tentative de suicide, le patient, à sa sortie d’hôpital, se voit proposer d’intégrer le parcours de suivi par le service des urgences ou de psychiatrie. La veille est alors déclenchée. Le programme mis en place se base sur le parcours du patient. Il existe 3 niveaux de prise en charge : légère, renforcée ou adaptée.

Une base de veille est commune à ces 3 niveaux :

À sa sortie de l’hôpital, le patient reçoit une carte avec le numéro de téléphone de VigilanS, qu’il peut contacter à tout instant afin de maintenir le dialogue
Si la personne a déjà fait plus d’une tentative de suicide, les Vigilanseurs la contactent par téléphone entre dix et vingt jour après sa sortie de l’hôpital pour s’informer de son état de santé. S’il ne répond pas, le médecin traitant et le psychiatre sont contactés. Quant au patient, il reçoit une carte postale personnalisée ou un SMS tous les mois durant quatre mois ;
Au bout de 6 mois, toutes ces personnes sont rappelées pour une évaluation téléphonique détaillée de leur situation et de leur état de santé mentale. À la suite de cette évaluation, la veille est soit reconduite, soit terminée car jugée superflue.

En fonction de la situation du patient, le Vigilanseur peut programmer des appels intermédiaires supplémentaires si nécessaire.

Il est aussi possible d’intégrer un patient qui ne soit pas passé par une hospitalisation. Il peut être adressé par son médecin traitant aux Vigilanseurs et même par son entourage ou lui-même et prochainement par des médecins ou infirmier(e)s scolaires pour les patients mineurs.

Retrouvez ici le dispositif complet sur sante.gouv.fr.

Le eParcours VigilanS permet donc de coordonner les étapes du suivi de la veille d’un patient, d’identifier les acteurs et parties prenantes de ce suivi, de relever les actions réalisées par ces acteurs et de formaliser les données. Des comptes-rendus et questionnaires peuvent y être renseignés et partagés à l’ensemble de l’équipe de soins sur une plateforme hautement sécurisée. L’objectif principal étant d’éviter les pertes de chance du patient dans le respect de la confidentialité liée à une situation critique.

Le Ministère de la Santé et de la Prévention souhaite généraliser dans toute la France cette solution dans les plateformes eParcours régionales afin, entre autre, d’améliorer la prise en charge des patients grâce au numérique. Les instances nationales peuvent également extraire des données statistiques au niveau régional à des fins d’étude, de surveillance et de prévention (observatoire des données avec Santé Publique France). Un socle de données a été défini entre les régions pour uniformiser ces informations et les faire remonter de manière pseudonymisée. En cela, la Bourgogne Franche-Comté propose une solution de eparcours parfaitement aligné à la demande nationale d’après la MNA (Mission Nationale d’Appui) qui souligne la performance du cloisonnement des données et du partage documentaire à l’ensemble de l’équipe de soin ou par unité, ce qui rend la gestion de la confidentialité et la sécurité du système optimale.