« Du nouveau chez EMNO ! »
Le projet EMNO (Espace Médical Nutrition et Obésité) fait partie des dispositifs “Article 51“ qui permet aux acteurs de santé tester des organisations et des modèles de financement innovants. Il permet la prise en charge coordonnée des patients souffrant d’obésité, un problème de santé publique qui concerne plus de 16% de la population régionale. Le 25 mars 2022, un 1er patient a été inclus dans le parcours EMNO via l’outil eTICSS, qui compte 40 000 dossiers patients en mars 2022.
Cyril Gauthier, médecin nutritionniste, copilote externe du parcours nutrition santé et cofondateur du dispositif e-ETP Nuvee, nous présente les tenants et aboutissants de l’expérimentation article 51 EMNO.
Pour quelle raison avoir lancé ce projet ?
C.G. : En France, 17% de la population est concernée par l’obésité. C’est un problème de santé publique d’autant plus sévère que la pathologie est mal comprise, génère beaucoup de complications, et n’est généralement pas prise en charge comme elle devrait l’être. Certes, tout le monde va expliquer au patient qu’il doit perdre du poids, mais le parcours de soins n’est pas structuré pour une prise en charge coordonnée. C’est ce que peut changer ce projet Article 51 porté par EMNO (l’Espace Médical Nutrition Obésité, basé à Valmy), en organisant de manière innovante la prise en charge des personnes souffrant d’obésité.
Où réside l’innovation dans EMNO ?
C.G. : EMNO permet au patient de suivre un parcours médico-éducatif gradué en fonction d’un profil, basé sur un programme de soins personnalisé, avec un important volet éducation thérapeutique. Grâce à ce parcours le patient et son entourage peuvent devenir actifs vis-à-vis de la pathologie. Nuvee est une plateforme pédagogique dématérialisée qui propose des modules interactifs, des auto-évaluations via des quizz, l’accès à une communauté de pairs permettant d’échanger avec des patients partenaires et des patients experts, et d’avancer dans la compréhension de sa pathologie. L’innovation réside également dans le modèle de rémunération des professionnels, au forfait et non plus à l’acte, ce que l’article 51 rend possible.
Comment eTICSS s’intègre-t-il dans ce parcours de soins ?
C.G. : Le parcours est constitué d’une équipe pluridisciplinaire (médecin, infirmière, nutritionniste, psychologue…), d’une plateforme ETP (Nuvee) et d’eTICSS, l’outil digital qui vient structurer, coordonner, tracer le parcours.
eTICSS, par son module EMNO, est donc indispensable dans le dispositif. Grâce au travail accompli depuis 3 ans en étroite collaboration avec l’ARS et le GRADeS Bourgogne Franche Comté, nous allons très prochainement disposer d’un outil métier qui correspond exactement à notre pratique. En effet, eTICSS EMNO permet à l’ensemble des acteurs qui gravitent autour du patient de partager efficacement et en toute sécurité l’information utile pour concevoir un parcours gradé, avec des objectifs cohérents. Il permet de suivre la façon dont la personne progresse à travers son parcours, s’approprie sa pathologie et change de comportement sur le long terme.
Combien de patients seront pris en charge avec EMNO ?
C.G. : L’expérimentation a débuté en avril 2019 avec l’inclusion du premier patient en octobre 2019. Nous visons une file active de 770 patients, avec un recrutement sur 4 ans, pour tester ce nouveau modèle d’organisation qui devrait, nous l’espérons, améliorer la qualité de vie des personnes et diminuer les hospitalisations.
Si le modèle prouve son efficacité, il pourra alors, par son aspect modulaire et transférable, être dupliqué pour faire reculer l’obésité dans la région, voire au-delà, dans la France entière.