01 avril 2022

Angele contre les allergies alimentaires et environnementales





Le « projet article 51 » ANGELE ( “Allergies complexes : prise eN charge Globale, diététiquE et environnementalE“) propose de structurer les parcours de soins des patients souffrant d’allergies aux acariens (asthmatiques et/ou rhinitiques) et/ou alimentaires. Son objectif est d’apporter aux praticiens hospitaliers et libéraux l’appui de Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur (CMEI) et de Diététiciens Nutritionnistes spécialisés en Allergies alimentaires (DNA) pour une prise en charge hygiéno-diététique spécialisée.


 

ANGELE est un projet Article 51 qui vise à structurer les parcours de soins des patients souffrant d’allergie aux acariens et/ou alimentaires. Les explications de Youcef Shahali, chef du Projet au CHU de Besançon.


D’où vient le projet ANGELE ?

Y.S. : Les allergies sont en augmentation constante. Mais la spécialité est relativement récente et la pratique dans ce domaine encore très disparate. Elle est exercée par des allergologues, des pédiatres, des pneumologues, des dermatologues, par certains médecins généralistes… Mais peu de spécialistes sont formés à tous les aspects des maladies allergiques. Ceci entraîne des prises en charge très inégales selon les patients, avec souvent un important retard. L’errance thérapeutique est évaluée à 7 ans en moyenne, ce qui est énorme. Car plus on s’attaque tôt au problème, plus vite on a des chances d’améliorer les conditions de vie de la personne.

 

Qu’est-ce qu’ANGELE va changer ?

Y.S. : Avec ANGELE, le patient est pris en charge dans des délais réduits, par une équipe pluridisciplinaire. Celle-ci inclut d’autres spécialités sur lesquelles les médecins hospitaliers ou libéraux vont pouvoir s’appuyer : les Conseillers Médicaux en Environnement Intérieur (CMEI), qui réalisent des diagnostics dans les logements, et les Diététiciens Nutritionnistes en Allergies alimentaires (DNA), pour une prise en charge diététique spécialisée. Cette expérimentation s’appuie sur l’expérience du Réseau d’Allergologie de Franche-comTé (RAFT), acquise depuis 20 ans, et sera menée en partenariat avec la Mutualité Française Bourgogne-Franche-Comté (MFBFC) qui propose un service de CMEI depuis la fin de l’année 2009.

 

Comment la plateforme eTICSS intervient-elle dans le projet ?

Y.S. : eTICSS a un rôle central, car la plateforme est au cœur du parcours coordonné. Une personne prise en charge avec ANGELE se verra ouvrir un dossier de coordination dans eTICSS, qui sera partagé entre le médecin et la diététicienne ou la CMEI. Ils pourront suivre l’état de santé du patient, partager des documents, des comptes rendus, etc. À terme, eTICSS sera aussi un outil métier pour les DNA et les CMEI, qui pourront y intégrer des données spécifiques à leur activité (analyses réalisées dans l’habitat du patient, données liées au protocole d’éviction ou de réintroduction d’aliments, symptômes des patients, état santé à son inclusion et en fin de parcours…). Ces fonctionnalités sont en cours de développement.

 

Quels sont les bénéfices pour les patients ?

Y.S. : Ce parcours de soins contribue à une prise en charge plus globale de leurs allergies, à une meilleure connaissance des causes de celles-ci et il permet une éducation thérapeutique personnalisée. Il contribue à améliorer leur qualité de vie, à diminuer leur consommation médicamenteuse et à mieux contrôler leurs allergies.

 

Quelles sont les perspectives du projet ?

Y.S. : Sur les 5 prochaines années, notre objectif est de prendre en charge 780 patients souffrant d’allergies aux acariens et 560 d’allergies alimentaires. 

Actuellement, notre SI est en cours de développement avec les équipes d’eTICSS et du GRADeS. Le challenge est de prouver le bénéfice de ce parcours coordonné. À l’issue de son évaluation, cette prise en charge pourra être adoptée dans d’autres régions. eTICSS aura un rôle majeur en tant qu’outil SI adapté à la pratique et aux besoins des DNA et des CMEI. Il sera l’outil qui permettra la généralisation de ces parcours dans d’autres régions, pour le grand bien des patients souffrant d’allergies.